Voilliage

PISSENLIT Vous m’appelez aussi dent-de-lion à cause de mes feuilles crénelées, mais c’est le soleil seul qui nous lie ; le lion parce qu’il a, avec l’astre éclatant, la fascination qu'entretiennent tous les rois et moi, parce que le soleil m’a prise en...

Avant que règne l’arbre en majesté, il y aura eu le bourgeon, puis la fleur, et enfin la graine. La graine et sa rencontre avec une terre accueillante que les racines auront tôt fait de fouiller tandis que le germe pointait vers le haut. Tout commence...

Parmi les noms qui m'ont été attribués,- herbe aux mille vertus, aux mille trous, aux piqûres, herbe de Saint Jean, etc.- il en est un qui m'oblige plus que les autres, c'est celui de chasse-diable. C'est un ennemi que je respecte, car il fut ange avant...

Il ne t'aura pas échappé, promeneur avisé, que, outre mon nom qui a partie liée avec le jardin - hortus en latin -, je suis étroitement unie à la terre qui me porte. Je fais varier en effet mes couleurs en fonction de l'acidité du sol. Plus il est acide...

Je viens d'un pays, la Barbarie, où tout ploie sous le joug de la chaleur. Pour pouvoir y subsister lorsqu'elle devient étouffante, je n'ai pas d'autre choix que de développer des épines acérées sur la cuticule de mes formes oblongues. Ce pays au parfum...

Poète, Tu as fait de moi le symbole de la perfection. Tu m'associes à la pureté, à la fraîcheur, à la délicatesse et à toutes les qualités que tu souhaites trouver chez l'être aimé. Tu as embaumé tes vers de mon parfum capiteux. Tu m'as même élevée au...

Je ne sais par quel hasard m’est dévolue, parmi toutes les fleurs, la tâche de dire aux amants s’ils s’aiment un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout. Mais je peux vous dire qu’elle n’est pas de tout repos. D’abord, j’y laisse tous...

Si l’oiseau n’avait pas laissé tomber sa graine, je n’aurais pas vu le jour. Si le mur avait été lisse, sans l'anfractuosité où je me suis logée, elle n’aurait pu germer. Si le vent n’avait pas fait tournoyer la poussière qui s’y est accumulée, mes racines...

Ils sont allés me chercher sur le plateau du Causse où je vivais au raz du sol, en contact avec les éléments ; terre, ciel, soleil, pluie. J’y remplissais ma tâche, celle de renseigner les bergers sur l’imminence de l’orage en rétractant mon cœur sensible...

Oui, je l’affirme : je suis un remède à la mélancolie. Il vous suffit de contempler mes étamines, d’observer ces cinq petites danseuses s’inclinant l’une vers l’autre dans un même mouvement pour que votre trouble disparaisse. Et s’il vous reste des traces...