Souviens-toi de vivre
Plus personne n'a idée de me regarder, moi, cadran solaire d'un autre âge, pour savoir l'heure. Pourtant je sens bien que j'accroche quelques regards avec cette phrase : souviens toi de vivre, que l'artisan a gravé dans la pierre, juste sous la rose des vents.
Vivre pourrait être un fleuve qui court et emporte tout y compris la conscience de vivre, sans des moments de rappel de soi.
Dans le ciel embrasé d'un soir couvrant les montagnes, il est écrit : souviens-toi de vivre.
Dans la profondeur des yeux de l’enfant qui vous tend les bras, il est écrit : souviens-toi de vivre.
Chaque fois que la lumière fait irruption dans le tunnel du temps où nous avançons, elle vient nous dire que vivre n'est pas chose anodine.
Le ressentir est même à l'extrême pointe d'un désir qui a voulu que quelque chose soit plutôt que rien. Que la matière soit et que par la lumière elle donne naissance, en un endroit de l'univers, au vivant : plantes, bêtes puis hommes. C'est à ces derniers qu'à été donné la conscience de vivre afin qu’ils portent l'avènement de ce désir.
Je ne suis que pierre accrochée à un mur que vient visiter la lumière. Il
Puisse-t-elle par le langage et ses quatre mots : souviens-toi de vivre, pénétrer en toi comme pénétrent la beauté et son versant lumineux, l'amour.