Haïku de la baie rouge
La vive baie rouge Egaye la dure vie des oiseaux Durant l’hiver morne
Voilliage avec deux ailes, Sillage,Voile, traces d'un voyage à travers les jours
La vive baie rouge Egaye la dure vie des oiseaux Durant l’hiver morne
Il ne suffit pas de faire danser quelques mots en les accolant, serrés sur les lignes d’un cahier, Ni d’effleurer la toile avec des couleurs qui la fassent vibrer, Ni d’apposer une caresse d’argile venant parfaire la courbe d’une hanche, Ni de résoudre...
Je sais des chemins aveugles sous l’écorce, Que la sève emprunte, silencieuse, Pour se hisser au sommet des arbres, Guidée par sa seule volonté de nourrir Jusqu’au dernier bourgeon né au cours de la nuit. Ces chemins n’ont du ciel qu’une vague idée, Mais...
Après les âpres négociations de février, au creux des végétaux encore endormis, les cohortes de bourgeons déjà bien vivants piaffent d’impatience avant de rejoindre leur destination assignée sur les tiges et sur les branches engourdies par l’hiver. Une...
Cette trace d’encre sur le papier, Que d’autres yeux suivront peut-être, Découvrant les mots qu’elle révèle Et à travers eux le battement d’un cœur, Plus que des pigments alignés, Cette trace, c’est parfois le sang du poète, Un sang d’encre.
Ne retiens rien de la nuit, qui ne vienne nourrir le jour. Ce cerf poursuivi qui l’a traversée a rejoint la harde au matin. Ce flot sauvage charriant arbres et bêtes s’est assagi à l’aube. Cet oiseau mazouté qui t’a regardé a retrouvé son plumage au lever...
Ciels, que dites-vous de nous, Qui vivons préoccupés de vous ? Qu’avez-vous à nous inquiéter, Alors que nous nous serrons innocemment la main, En marchant, nos chaussures à la main ? Et cet enfant qui regarde au loin, Saura-t-il un jour votre secret,...
Je ne saurai jamais où menait cette rue électrique. A m’y engager, il m’aurait semblé rompre la magie De ces pavés luisants sous le néon blafard. S’avouant impuissante, au-delà, la froide lumière laisse place A des ténèbres opaques comme cette nuit inquiète,...
Arbre, tu as choisi la meilleur part. Alors que tout s’agite, sur l’étang et dans les maisons qui l’entourent Tu laisses indéfiniment se réfléchir ton image sur les eaux, Laissant au passant le soin de goûter un peu de la sérénité Qu’offre ce visage calme...