Top articles
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Sève
L’arbre n’a pas demandé à être embrassé. Collé à son tronc, L’enfant se nourrissait, Tête feuillue et pieds noueux. Et la chaude sève riait De venir battre ses tempes, Mêlée au sang innocent.
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De concert
Sentir en soi une petite musique Légère, harmonieuse, unique, juste Lorsque tout en nous agit de concert.
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Acteurs
Lorsque, sur un plateau, le battement de cils De l’un est perçu par les autres, Alors peut naître la magie du spectacle vivant.
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Haïku du vent
Il n’y a de traces Qui, sous le vent de l’oubli Un jour ne s’effacent
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Flux
Comme l’épervier fixant la musaraigne, Immobile et souple dans l’écoulement d’air, Se tenir, Dans le flux des travaux et des jours.
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Haïku de la flaque bleue
Le soleil se baigne Dans la mince flaque bleue Qui troue les nuages
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On fait aller !
« Ca va ? » « On fait aller ! » Impossible pour l’interpellé de faire de Je le sujet, car confusément il se place plutôt comme objet. « Je fais aller » serait donc incorrect. Mais alors qui se cache sous ce On qui fait aller le Je ?
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Averse
Comme l’averse sur un sol nu et craquelé les mots viennent féconder les germes de nos doutes et leur donnent la couleur de la vie. Parfois nait alors, comme une fleur, l’être rassuré.
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Baume
Le jour pose un baume Sur les tendres ecchymoses De la nuit aveugle.
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Haïku de la pluie
La pluie froide tombe Sur la mousse du jardin. C’est un temps d’éponge
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Haïku des blés
Dans la plaine étale, Seul, l’arbre veille sur l’or Pesant des blés murs.
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Haiku du temps
Comme l’épervier Immobile dans son vol, Le temps suspendu.
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Justement
Justement, l’abeille butine et pollénise Sans se soucier des fleurs et de leur devenir. Justement, l’enfant croît et bientôt rivalise Avec celui qui lui a permis de grandir Ainsi donc, nous voyons toute chose soumise Alors que, justement, tout cherche...
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Psy_chose,
Nommer la chose, Celle qui déborde ou envahit L’entourer de mains heureuses Avant de la laisser délicatement reprendre sa juste place.
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Les siens
Toi et les tiens, vous et les vôtres, … qui sont les nôtres ? Amis, ils le sont mais plus encore, famille, ils n’en sont pas forcément, Peut-être sont-ils ceux qui éveillent en nous l’instinct du berger.
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Novembre
Repli du jour Repli des chaises de jardin Repli de la sève vers les racines Repli vers la tanière où hiberner Repli de soi Tout aspire au repos hivernal Dans cet hémisphère-ci Tandis que dans l’autre, … Comment font ceux de l'équateur?
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Danse avec Pina
Pour vous, Qui dessinez la vie avec votre corps, Dont les bras nous parlent au cœur, Par qui adviennent les gestes de feu Transmis par celle qui en était l’étincelle, Pour vous, ses danseurs et pour toi, Pina Bausch, Respect
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Prémices
Avant la fleur, inquiète sous le vent, Il y aura eu le chemin obstiné de la sève Montée des racines, silencieusement.
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Haïku des milliers
Sous la neige dorment Des milliers d’êtres enfouis Joie, que fais-tu là ?
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Haïku du lièvre
A portée de main Ô, mon beau lièvre mutin Et pourtant si loin
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Haïku du vieux saule
Aux pieds du vieux saule, Comme une manne au désert Sa semence, blanche.
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Empreinte
Il n’y a pas plus parfait artiste que le temps Qui s’empare de chaque visage et durant toute l’existence se plaît à y sculpter la singularité de chaque vie.
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Désir d’alliance
Les mots sont des instruments Dont on pince délicatement les cordes Afin d’entrer en résonance Avec ceux qui partagent Notre désir d’alliance
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Parole
Ni le nid posé sur la mousse de la branche craintive, Ni le blé en herbe, où s’éveille déjà le grain Ni le cri ardent de l’alouette à la pointe du jour, Ne savent mieux qu’une parole aimante, faire naître l’espérance.
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Exilé
S i ton exil est intérieur, Oublie le lieu d’où tu viens. U n appel à te joindre à l’Un Fonde ton humanité. Fais de ta vie, heureusement, Le creuset fertile te conduisant de l’Un à l’autre En écho à cet appel secret.