Flaques
Elle est passée, la pluie, Semant ses flaques alentour. Des bribes d’azur égaient les chemins Et consolent le promeneur las. Il voit, sans lever les yeux, Les feuilles luire à la cime des arbres Et le ciel promener ses édredons blancs.
Voilliage avec deux ailes, Sillage,Voile, traces d'un voyage à travers les jours
Elle est passée, la pluie, Semant ses flaques alentour. Des bribes d’azur égaient les chemins Et consolent le promeneur las. Il voit, sans lever les yeux, Les feuilles luire à la cime des arbres Et le ciel promener ses édredons blancs.
Ils sont heureux Ceux que le jour s’obstine A laisser en eux Un peu plus de lumière le soir Qu’ils n’en avaient au matin.
Entre deux, le voile… Lourd, il sépare, Léger, il protège Transparent, il suggère Opaque, il enferme Ami du souffle qui l’anime, Arme des archaïsmes.
Aux pieds du vieux saule, Comme une manne au désert Sa semence, blanche.
Les lieux dits de l’enfance N’ont pas de frontière. Ils promènent leurs noms, Graves ou joyeux, dans notre mémoire, Dévoilant sur nos visages Leurs paysages secrets, De ruisseaux et de rires De grottes et de peurs.
En soi, quelque part, Une île où se réfugier Lorsque menacent les heures hostiles.
Cette manière Qu’a la lumière De chasser les ténèbres, Imperceptiblement. Ainsi parfois, en va-t-il De nos obscurités Doucement effacées, On ne sait comment, Par on ne sait quoi, De lumineux.
Cerné de vaches, comme il est fragile, le gîte ! Leurs museaux passent à travers le colombage, Arrachant des lambeaux de torchis. Çà et là, gisent à terre des brins de chaume, Venus du toit où vivotent des roseaux. Combien de temps encore tiendra-t-il,...
Dès l’origine, la question est posée Y a-t-il un sens ? Ah! Ce bonheur, parfois fugace ou plus profond, D’avoir découvert enfin le sens, Le sens d’un mot, d’une parole, d’un geste, d’une action, d’une vie.