La haie d'honneur
Il arrive que des arbres des talus ressentent le besoin d'un frôlement de leurs jeunes feuilles par dessus le chemin qu'ils bordent.
Ils prennent alors soin de se courber l'un vers l'autre sans se toucher vraiment, dans une figure de menuet figée dans le printemps naissant.
Le vent venu de la plaine s'attarde à leur jeu, se plaisant à agiter la ramure et provoquant le contact dans un doux bruissement qui n'effraie ni l'oiseau ni l'écureuil affairés à des tâches sérieuses.
Le pèlerin contient sa joie, alors qu'il passe fièrement sous cette haie d'honneur, formée par des arbres pourtant pas du même bord.
Nevers, le 19 avril 2016
Toute ma gratitude aux permanents et bénévoles de l'espace Bernadette Soubirous qui maintiennent l'accueil des pèlerins dans un gîte confortable en plein centre de la ville ducale de Nevers.