Bois
A nu comme raboté, vissé, cloué, chevillé, le bois s'est toujours plié de bonne grâce à la main de l'homme.
A son regard, il offre ses veines comme un amant offre sa peau,
A son ciseau, il soumet ses nervures pour être sculptées.
Sous sa scie, il allonge son tronc pour être débité.
Compagnon de son repos, lorsqu'il est banc,
Il devient le lieu de son supplice lorsqu'il est croix.
Entre le bois et le pèlerin, une histoire intime se noue, mêlant forêts profonde, charpentes de nefs ailées ou statuaire moyenâgeuse.
Il sait que le bois sera son dernier compagnon, offrant d'aller avec lui sous terre participer du mouvement perpétuel qui va de la mort à la vie.
Vézelay, le 15 avril 2016
Ma gratitude à la maison Caballus qui m'a hébergé sous ses voûtes et à la maison du pélerin où des bénévoles m'ont accueilli, soufflant et suant, avec des noix et du thé chaud.