L’espérance

Publié le par Denis

L’espérance

Il n’est d’obscurité si profonde qu’aucune lumière ne puisse y subsister
Il n’est d’adversité si opaque qu’aucune brèche ne puisse la percer
Il n’est de déréliction si vaste qu’aucune aube ne puisse s’y inviter

Une fois affirmées ces belles et grandes vérités, reste : 
Comment vivre l’adversité, la souffrance, la déréliction
quand tous les oiseaux vous ont déserté ?  

A quoi, à qui faire appel pour que continue de circuler la sève
dans un corps envahi par les épines et les ronces 
et dans un esprit assailli par le vol d’ailes noires ?

A quoi, à qui faire appel sinon à l'espérance !
L'espérance qui jamais n’abandonne ni ne déserte,
car elle n’a ni patrie, ni véhicule, ni religion, ni pays, ni maître. 

Toujours elle sera là, avec sa petite trousse de joie,
penchée sur nos blessures qu’elle couvre de baisers
tant que déjà des fleurs apparaissent sur leurs lèvres.

Elle ne vous lâche pas la main, même au milieu du désastre.
Elle en a relevé des allongés ne pouvant plus bouger 
des amochés qui n’attendaient plus que la délivrance.

Elle est venu les envelopper avec un petit bout de ciel
qui a absorbé toute la misère qui suintait de leur âme 
comme un suaire céleste posé sur la face du souffrant.  

C’est qu’elle en contient des remèdes sa petite trousse ;
un pour chaque détresse, un pour chaque tristesse 
dans des petites boîtes aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Certaines ont le vert de la nature qui chante et vous berce 
d’autres ont le bleu du large, celui de la mer mêlée au ciel 
d’autres ont ce rouge qui embrase et renouvelle tout.

Une couleur pour chacun de nos états d’âme et de corps
car elle nous connaît, chacun, par nos prénoms.  
De nous, elle sait l’empreinte du passé et celle de notre devenir.  

Elle vit hors du temps, l’espérance, elle peut tout se permettre. 
Un pied dans chaque monde, elle les enjambe joyeusement
celui d’en haut et celui d’en bas, celui d’ici et celui de là-bas.  


C’est presque toujours pour une délivrance qu’elle est appelée
Et elle délivre à tour de bras ; des nouveau-nés, des anciens-nés
des qui attendent d’aller mieux ici sur terre ou mieux, ailleurs. 

Indifféremment, elle les aide en ouvrant sa petite trousse
sans rien faire parfois, juste à entendre le cœur battre et désirer
et à le laisser s’enivrer de son puissant parfum de joie. 

Encore faut-il qu’elle se sente un peu la bienvenue.
Elle ne demande pas à être accueillie avec des flonflons
mais avec un petit banc où s’asseoir et tenir votre main.  

Puis elle se retirera, une fois votre rivière à nouveau dans son lit. 
Elle se retirera auprès de ses sœurs vertueuses qui comme elle
ont la charge de nous veiller, de nous relever, de nous aimer.  


 

Publié dans 'poétie'

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