La promise
C’est sous le doux nom de délivrance
Qu’elle s’était présentée à lui,
Lorsqu’il l’avait appelée.
Il lui avait demandé de prendre sa main
Et de l’emmener avec elle
En voyage, loin, au-delà d’ici bas.
Mais la promise avait décliné
Trop d’attaches le retenaient encore,
Son ombre n’était pas assez diaphane.
Je reviendrai, lui avait elle dit,
Lorsque le moindre rayon de lune
Vous traversera comme une feuille,
Lorsque plus aucune aspérité
N’empêchera le souffle de glisser
Ni désir, ni soif, ni attente,
Lorsque tout aura été transformé
Épuré, rendu à la forme initiale
D’où votre corps a été pétri,
Je vous prendrai alors la main,
Et je vous guiderai à travers le temps,
Sans temps et l’espace, sans espace,
Jusqu’à ce lieu qui vous a engendré
Où vide et plein se confondent,
Où matière et lumière ne sont plus qu’un,
Où tout est accompli.