La meilleure part

Publié le par Denis

La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer

La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer

Ceux qui s’éloignent de nous
Ne nous laissent pas seuls.
Une part d’eux reste dans le temps.
 
Pour la voir et la sentir
Il faut attendre que l’absence
Ait fait place à une autre présence.
 
Ni les yeux, ni les sens
Ne perçoivent cette part invisible
Car elle réside en notre cœur profond.
 
Parfois, elle s’échappe et nous devance.
Fanal nous indiquant la route
Elle efface l’ombre de nos doutes.
 
Parfois, elle vient nous caresser,
Apaiser de sa plume vibrante.
Les traits tirés du visage.
 
Parfois, elle prend la forme
D’un pique-bœuf salutaire
Nous poussant vers l’insoupçonné.
 
Sa nature n’est pas matière
Et pourtant, lorsqu’elle nous effleure
Nous répondons par une inflexion.
 
Elle s’exprime dans le silence,
Elle, qui n’a ni voix ni paroles
Et cependant se fait entendre.
 
Lorsqu’une amertume nous guette
Elle vient se cacher, secrète
Dans le pli de l’âme fléchie
 
Et par un jeu tendre et subtil
Tisse, autour, un voile pudique
Pour nous en épargner la peine.
 
Je sais qu’elle est sans jugement,
Mais pas sans crainte de nous voir
Nous assombrir sous le dur manque.
 
Aussi drape-t-elle de lumière
A la manière d’un Vermeer
Chaque tableau de la mémoire.
 
Cette part, comment la nommer
Tout nom serait impropre et vain,
Juste exprimer notre gratitude
 
 
A ceux qui s’éloignent de nous
Car ils ne nous laissent pas seuls
Ils nous laissent la meilleure part.

Publié dans 'poétie'

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F
Oui, cette "Part" Est une merveille subtile et vive
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D
Merci Frédérique de votre de<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Merci Frédérique pour ce 'merveilleux' retour.
E
Si juste. Les âmes ne se quittent pas.
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D
Sans en avoir encore l'expérience, je le pressens. Merci encre mauve
B
Douceur insoupçonnée qui trace son chemin<br /> Qui se dit sans se nommer<br /> Très beaux mots!
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D
Merci Brigitte pour tes beaux mots en retour, sur l'indicible et sa douceur.