Heureux comme malheureux
Comme je voudrais qu’il n’y ait plus de malheureux sur terre !
Il faudrait les envoyer ailleurs… mais où ?
Là où il n’y a pas de souffrance, pardi !
Là où il fait toujours beau,
où il n’y a plus de bêtes qui vous piquent,
où les tartines tombent toujours à l’endroit,
où les obus tombent toujours à côté,
où l’autre n’est plus de l’autre côté,
où l’on s’embrasse les dimanches soirs d’élections,
où il n’y a plus même de dimanche soir,
ni de noeuds au ventre,
ni d’acné juvénile,
ni de démence sénile,
ni de fin de mois,
ni de faim qui vous tenaille,
ni de fin tout court.
Mais… c’est là où nous allons tous,
heureux comme malheureux !