Bene dicite
De la perle de rosée qui s’attarde dans la corolle déjà ouverte
Et dont l’insecte va s’abreuver,
En dire du bien
De la dernière caresse du soleil sur la feuille prête à tomber,
Et qui sait qu’elle va vers l’ombre,
En dire du bien
De la gifle du vent sur le pin côtier aventureux
Et qui s’agenouille chaque fois plus,
En dire du bien
De la mousse tendre habillant chaudement le tronc pourrissant
Et qui lui tient lieu de linceul,
En dire du bien
Des frasques de la pluie, grossissant soudainement le torrent
Où va se noyer un loutron,
En dire du bien
Du museau de la mère relevant son nouveau-né
Et qui va retomber avant de tenir debout,
En dire du bien
Du caillou échoué sur le chemin, rassasié de siècles,
Et dans lequel un enfant tape,
En dire du bien
De tout de qui va, vit, meurt, nait
Et qui est nous, moi
Dire du bien