La vipère et la souris
La vipère et la souris
Une vipère aspic se meurt d'avoir tenté, par absence de jugement, d'avaler une souris trop grosse pour elle.
Un dialogue s'ensuit :
-”La vie se nourrit de la vie, que dire de plus” ?
-”Qu'elle peut en mourir aussi, du trop comme du pas assez.”
-”Que la scène pourrait être cocasse et prêter à la fable si la mort de deux animaux ne renvoyait pas à la cruauté de la vie”.
-”Que la cruauté véritable se situe ailleurs, dans le crime ou la guerre et non dans l'instinct du prédateur.”
-”Que la vie est mal faite ! “
-”Que c'est là un jugement moral qui ne concerne que vous, pas la vie qui a bien trop à faire pour se maintenir que de s'embarrasser de morale. “
-”Qu'il me reste de la vue de cette scène un sentiment amer. Pauvre souris “!
-”Je vous l'accorde. Et ajoute, bien qu' elle en soit l'instigatrice : pauvre vipère!
-”Nous partageons bien l'essentiel, la compassion.”