La branche et l’oiseau - XIII

Publié le par Denis

La branche et l’oiseau - XIII

Une branche s’abandonnait, dans le déclin du soir,
au chagrin de n’être pas née d’un désir.
- Si tu entends par désir la seule force d'accouplement
alors tu es sans doute justifiée à te plaindre, dit l’oiseau.

- Mais le désir est plus vaste que l’attraction des êtres.
Qui te dit que le pollen qui a fécondé le pistil d’une fleur
laquelle a engendré la graine unique d’où tu es issue
n’a pas été choisi par elle, désiré par cette fleur ?   

Et qui te dit que l’essence de l’arbre en tant qu’arbre
n’a pas été désiré par la vie pour produire des branches
afin que les oiseaux puissent se reposer de leur vol
après avoir fécondé le ciel de leurs courbes arabesques?

Et qui te dit que la vie n’a pas été elle même désirée 
par une puissance créatrice d’où a jailli l’univers
afin que quelque part soit porté au plus haut degré
l’être dont nous ne sommes que de modestes briques ?

Et qui te dit qu’à l’origine de tout ne se trouve pas un désir ? 
La branche qui avait médité toute la nuit les paroles de l’oiseau
se demanda au matin où pouvait bien se loger ce désir 
qui avait donné naissance à la ravissante fleur qui l’ornait. 

  
 

Publié dans 'poétie'

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G
le désir moteur de toute vie et bien mystérieux quand on observe le vivant , et n est ce pas le plus émouvant des ressentis ; l émerveillement , merci Denis de le susciter par tes poéties si touchantes
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