La vie, les mouches
La bouse ou le crottin nauséabond que ton pas évite, dis-toi passant, qu'il est un festin pour d'autres, les mouches.
Et ces mêmes mouches scatophages que tu abhorres serviront de festin aux oiseaux, aux amphibiens et autres poissons qui régaleront à leur tour ceux qui les mangeront.
Ainsi va la vie!
Tu peux prendre un air affecté et détourner la tête, le spectacle devant tes yeux n'en est pas moins à l'image de la vie elle-même.
La vie se nourrit de la vie!
La vie mange ses enfants et ses enfants la mange.
Et chaque fois elle renaît.
Miracle sur la terre que cette vie foisonnante qui ne tient d'aucune cause car elle s'engendre elle-même.
Elle n'est pas apparue, la vie,
elle est,
de toute éternité ;
dans la bouse comme dans la soupe primordiale,
où se trouvait déjà la possibilité d'une mouche.