L'espérance

Publié le par Denis

L'espérance

L’espérance, c’est comme le sel, 
ça donne du goût à tout. 
Il faudrait pouvoir en saupoudrer sa vie, 
abondamment.

Mais l’espérance ne se laisse pas réduire en poudre. 
Elle n’est pas matière à se déliter sous le pilon.

Elle est souffle, 
elle volète devant, 
sans nous perdre de vue.

Lorsque nous sommes perdus, 
c’est alors que nous sentons
l’aménité chaude de sa main,

le temps de retrouver notre chemin
avec tous ses parfums 
et ses goûts familiers.

Puis elle reprend ses distances
hors d’atteinte de notre vouloir
et de ses filets d’oiseleur. 

Elle va devant, découvrir pour nous
encore, les espaces vierges
où nous attendent stigmates et lianes, 

porteurs d’arômes et d’éblouissements, 
de ceux-là mêmes qui pimentent notre vie  
et la subliment parfois.  

Il arrive que le piège du trappeur 
se referme sur elle. Elle disparaît alors
un temps qui nous paraît interminable.

Comment vivre sans espérance ?
Les jours s’écoulent sur le bord de l’assiette, 
fades, et l’on n’a plus faim de rien. 

Mais que vienne le temps où perce le jour,
où un rai de lumière la trouve dans l’opacité,
où une main la conduit hors de la fosse


et elle s’élance à nouveau, devant,
sûre de son instinct la conduisant 
vers un jamais-vu toujours inattendu. 

Comment ne pas lui faire confiance ?
Elle n’a de désir plus profond
que de nous révéler ce qui est en attente.

Elle est le déjà là du temps à venir. 

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