Regard sur Naxos, île dionysienne (1)

Publié le par Denis

La légende veut que Thesée abandonna Ariane, fille de Minos, sur l'île de Naxos. Dionysos l'aurait recueillie dès le lendemain. A Thesée, elle donna donc un fil qui lui permit de vaincre le minotaure et à Dionysos, des fils. Tel fut le destin d'Ariane que Racine rendit immortelle par ces vers : " Ariane, ma sœur, de quel amour blessé, Vous mourûtes au bords où vous fûtes laissée. "

Nul parfum dionysiaque cependant sur cette île. L'ivresse s'invite plutôt au détour d'un chemin, d'une crique, par le truchement du regard.  Voyez plutôt ! 

Bienvenue à Naxos, par la porte d'Apollon, entrée du temple à lui consacré, sur l'îlot de Palatiat.

Et bienvenue à Apollonas, village perdu au nord de l'île où deux verres vous attendent devant les eaux cristallines.  

À qui sait attendre,  le soir vient tenant dans sa paume la terre, la mer et le ciel, réconciliés après les luttes du jour. 

Vivre à Naxos n' est pas de tout repos,  contrairement à ce que pourrait laisser croire ce Kouros, géant de marbre, allongé dans sa carrière depuis près de trois siècles. Une jambe cassée l'a empêche de rejoindre le sanctuaire de l'île de Delos. 

Les premiers habitants ont dû batailler pour amadouer ce gros rocher de quatre cent kilomètres carrés, tout comme ici, les racines de cet arbre. 

La pierre devenue leur alliée, la montagne à été terrassée.  Oliviers, figuiers, cedratiers, vigne ont produit jusqu'à une époque pas si lointaine où chaque famille avait son âne.  

Et chaque village son pressoir à huile.  

Toutes les générations ont su tirer parti du vent généreux qui souffle sur les cyclades. 

Jusqu'à ces ailes qui jouent dans le ciel avec pour seul plaisir, celui de surfer sur les vagues. 

Jusqu'au marbre dont l'île est couverte qui s'est plié au jeu.  

Le marbre qui pave les ruelles des villages de montagne, et sert de pierre de construction à certaines maisons,  poussant l'élégance jusqu'à être traversé par le pied de vigne qui fournira l'ombre de la terrasse où se déguste le Ouzo ou le Raki.  

La montagne offerte, même entaillée reste de marbre. 

 

 

 

 

 

 

 

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