Conférence
Cardabelle. Chardon présent dans le Larzac, appelé aussi baromètre du berger, car il se ferme par temps humide et s'ouvre par temps sec. Il est présent sur de nombreuses portes de la région en guise de porte bonheur, appelé aussi l'œil de la maison.
L’image de soi, qui peut s’en saisir, si ce n’est le regard de l’autre?
Quel sujet, mesdames et messieurs !
L’image, le regard, soi, l’autre,
S’ouvre soudain un abyme...
J’hésite à poursuivre parce que …
je vois bien que vous me regardez
Mais, en réalité, vous ne me voyez pas
Parce qu’entre vous et moi, il y a mon image.
Et pour passer au-delà, il faut du temps.
Comme du temps, nous en avons de moins en moins
on se contente de saisir l’image.
Vous me saisissez ?
L’image de soi, qui peut s’en saisir, si ce n’est le regard de l’autre?
Oh, je vois bien dans votre regard que vous cherchez à me saisir :
Vous vous dites :
Y a-t-il là une pensée originale qui mérite que j’y jette un œil?
Je vous arrête tout de suite.
Si vous jetez votre oeil,
Curieusement, pour voir,
il va vous revenir immanquablement avec le sentiment d’être passé à côté de moi
d’en être resté à la surface,
d’avoir vu quelqu’un de superficiel.
Non croyez moi, pour connaître quelqu’un, vraiment
Il faut pouvoir le pénétrer... du regard
Parce que si chaque fois que quelqu’un vous regarde
On met en avant son image, comme un bouclier
comment voulez vous qu’on se rencontre,
qu’on se comprenne.
Il faut accepter de se mettre à nu,
pas pour que l’autre se rince l’oeil,
mais pour laisser son regard franchir l’écran.
Une fois, j’ai senti cela.
J’ai senti mon image me quitter,
captée par un regard qui m’avait transpercé.
Et j’ai vu mon image prendre vie dans le regard de l’autre
Quelle drôle d’impression !
Elle ne se contentait plus simplement de paraître
Elle était moi, plus encore que chez moi.
Ca a duré quelque temps, et puis elle est revenue
parce que l’image de soi qui danse dans le regard de l’autre,
ça n'a qu’un temps.
Le temps des amours
qui n’est pas le même que le temps de l’amour
ou de l’amitié, ou de toutes les rencontres vraies.
Un temps où l’image de Moi devient l’image du Soi,
où il n’est plus question de saisir quoique ce soit
mais d’être saisi,
non pas par le regard, mais par le cœur.
Vous me saisissez là,
Je le sens. Je suis comme... ravi.