Le patriarche
De s’être couché sur la mousse encore tiède,
Il n’avait laissé que son empreinte animale
Avant de courir au devant du jour, comblé .
Sous les grands arbres, la nuit palpitait encore
Comme sa jeune chair émue de tant de saisissements.
Il avait alors senti la promesse d’une vie féconde.
Bien des années plus tard, allongé
Sur la mousse d’un lit définitif,
Il revécu cette nuit, où il avait embrassé la terre.
La terre qui lui promettait de le nourrir, lui et les siens,
Puis de l’accueillir au bout de sa course.
Rassasié de jours, il s’y abandonna.