Prescrit
Parce que c’est fait, parce que c’est fait depuis longtemps,
Même si ça a fait mal,
Même si ça fait encore mal,
Ce n’est plus à juger.
C’est prescrit !
Le temps peut-il être un juge ? Le temps peut-il rendre justice ?
On demande beaucoup au temps ; d’effacer les traces, d’atténuer la peine, de fermer les blessures.
Mais le temps se rebiffe. Il ne veut pas faire son œuvre à n’importe quel prix, pas pour n’importe quel délit.
Alors parfois, il regimbe à atténuer le mal. Il le laisse creuser son sillon dans les chairs et les âmes. Il laisse faire la nature.
Et la nature garde en mémoire, de l’éclat de certaines offenses,
Un cri
Que nulle loi jamais ne peut prescrire
Et qui hante le juge et l’auteur du délit longtemps,
Longtemps…