La canopée
Les arbres dont le métier est de tutoyer le ciel ont fait alliance.
Comme chacun exigeait son content d’eau et de lumière venus d’en haut, ils ont choisi de mettre en commun leur meilleure part, les cimes.
D’étranges règles président à ce pacte des hauteurs. La première consiste à ne pas se faire de l’ombre. D’autres garantissent à chacun un espace vital, empêchant les branches de se chevaucher. D’autres encore font du vent le seul autorisé à provoquer les rencontres, encore ne sont-ce que des frôlements de feuilles ou de ramures.
Comment ne pas voir dans cet équilibre fragile le souci pour chacun de se satisfaire de ce dont il a besoin, sans permettre au désir des uns de l’emporter sur les autres.
La sagesse des arbres, qui leur vient de tenir à la fois l’enracinement dans la terre et la proximité avec le ciel, s’écrit dans ce modèle d’alliance auquel a été donné le nom de canopée.