Eternité
Cette langue qui court
Et chante par-dessus les toits, les monts et les rivières,
C’est la langue de l’éternité.
Le récit qu’elle nous livre est de tout temps
Elle nous dit que tout a été, est et sera.
Sur les volcans qui s’entraillent, elle passe
Sur les bâtisseurs qui s’érigent, elle passe
Sur la forêt qui saigne, elle passe
Sur le nouveau-né hébété, elle passe
Et dit que le temps, lui, ne passera pas.
Le temps est là, immobile, qui contemple le monde
La terre et le vaste ciel, et le vide entre les étoiles.
Le temps ne désespère pas. Il se sait le maître.
Quand tout s’agite et se mêle, surgit, naît, se fond, se déplace, se meurt,
Il voit, le temps. Il dit que ça va passer. Lui restera.
Il est là, de toujours et pour toujours,
Partout et nulle part, au-dedans comme au dehors,
Dans sa position favorite de l’attente…
Main dans la main avec l’éternité,
Qui lui passe parfois la langue sur la joue.
Mais qu’attend-il, le temps ?