La branche et l’oiseau XVIII
L’oiseau s’étant quelque peu oublié,
c’est sur la branche que s’écrase la fiente.
Quoi, tu me défèques dessus !
s’indigna-t-elle, toute barbouillée.
Pardon, dit l’oiseau, je suis désolé
je n’ai pas prêté assez attention.
Comment puis-je te pardonner
toi, qui désormais m’a souillée ?
Dis-toi que telle n’était pas mon intention
cet excrément m’a échappé, c’est tout.
Mais le mal est fait !
L’oiseau ne revient sur la branche que quelques semaines plus tard, après qu’une pluie bénéfique a lavé la déjection. Il a compris que de lui peut s’échapper la souillure. Et c’est moins le besoin naturel que le défaut d’attention à la branche qui en fut la cause.
La branche de son côté lui a accordé le pardon, elle-même s’étant souvenue du jour où elle lui avait refusé le nid, sans penser à mal. Il en avait été alors fort marri.
Entre indignation salutaire et acceptation pacifiante, ainsi vont-ils, l’une portant l’autre qui le lui rend comme il peut.
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