A la lisière

Publié le par Denis

C’est là qu’il se tient le plus souvent, l’artiste,

A la lisière.

Il en a adopté les rites,

N’être ni dans ni hors, mais à la fois dans et hors.

Etre à la fois dans l’ombre et dans la lumière,

Dans l’étendue et dans l’élévation,

Dans le multiple et dans le singulier.

 

Il se tient dans le chant des oiseaux

A la lisière

Là où ils ont coutume de nicher

Leurs vols nourriciers l’abreuvent de sons

Dont il tisse un art immatériel

Mêlant leur chant au craquement des fûts de hêtres

Et à la plainte du vent sur la plaine accroupie.

 

Il se tient dans l’étoffe de l’art

A la lisière

Dans la couture qui relie les pièces,

Assemblées au gré de son inspiration

Pour bâtir un patchwork des genres

Ouvert à toutes les influences

 

Il se tient là où les peuples sont divisés,

A la frontière

Qui est lisière de culture et de pays,

Où se jouent des embrasements

Où se construisent puis s’abattent des murs,

Où son art apporte la concorde

 

Il se tient au point d’équilibre

A la lisière

Où se crée la rencontre des différences

Où se mêlent masculin et féminin

Dans un ourlet tendre dont il égrène

Les notes, savamment, amoureusement.

 

Il se tient au plus près de vous

A la lisière

De votre âme insoumise et légère

Magnifiant les beautés dont elle se pare

Lui suggérant de se tenir, elle aussi

Là où se brassent les corps, là où foisonne la vie…

A la lisière.

 

 

 

 

Publié dans prose poétique

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A
Voilà des mots qui disent aussi pourquoi c'est si agréable de marcher sur la plage juste là où le temps joue sable-eau-sable-eau-sable-eau-sab...
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D
Oui, le rivage est lisière ! C'est aussi là que se tiennent les oiseaux et tout un peuple de sable et d'eau, dont les enfants font partie. Merci Annie.