Juste avant le jour
La terre, pour se laver de la nuit,
Au matin, se pare de brume
Laissant ses moindres vals se couvrir
D’un voile humide et doux.
Le poil des chevaux frise
Sous sa langue mouillée
Tandis que la fétuque ploie
De cette rosée aux mille perles
Tout un peuple s’agite au sol
Profitant de l’ambiance moite
Pour se déplacer, grandir
S’accoupler et se multiplier.
On entend les feuilles des arbres
Transpirer, tous stomates ouverts,
Joyeux poumon de la terre,
Jusqu’à l’automne assassin
Les fines gouttes en suspension
Echappées du sol le temps d’une danse
Savent qu’elles n’y retourneront pas,
Happées par les rais de lumière
Bientôt les premiers rayons du jour
Lècheront jusqu’à la moindre goutte,
Laissant à la terre le soin d’accueillir
L’éclat des premières corolles .