La dormante
Voici que se lève la dormante sur le jour encore accroupi,
Libérée des limbes où elle a tenté d’exister.
Elle n’a pas de vêtements dignes
Et la rébellion se lit dans sa chevelure.
L’esprit de conquête n’est pas sa vertu
Ni la force dont elle n’est pas exempte.
Elle avance à sourire découvert
Dans un monde toujours pétri d’arrogance
Une conscience l’habite, souveraine et lisse,
Celle d’avoir à remplir les vasques asséchées
Par la soif de pouvoir incommensurable
De son alter et très ego principe masculin.
Elle sait pourtant que si, sans lui, elle n’existe pas,
Sans elle, principe féminin, il ne se manifeste pas.
Elle sent l’urgence de retirer tous les voiles
Dont il l’a parée, pour apparaître au grand jour.
Elle se dirige vers ceux qui ont faim de sollicitude.
A son passage se relèvent les abîmés de la vie,
Elle enfante le désir d’alliance chez les plus isolés,
Par sa compassion soumet les plus meurtris.
Lorsque les sources coulent à nouveau,
Sa tâche accomplie, elle se retourne vers lui,
Et là, face contre face, les deux principes unis,
Elle l’aspire pour le contenir tout entier.
D'eux n'arrêtera pas de naître le trois, équilibre.