Tout se transforme, heureusement !
Mon père le disait parfois, avec un soupçon de nostalgie
Et avant lui surement mes aïeux, et mes ancêtres :
« Rien ne sera plus jamais comme avant »
Les temps passent. Celui des guerres, celui des lumières
Celui des cathédrales, celui de Rome et d’autres plus anciens,
Ont marqué la page du grand livre des transformations.
Combien de silences, de déserts, de chants
Combien d’indignations, de délices, de renoncements,
Combien d’élans, de deuils, de pardons
Nous faut-il vivre pour pouvoir dire :
« Cela ne sera plus jamais comme avant, heureusement ! »
Est-ce en l’avenir qu’il nous est demandé de croire,
Ou en la capacité de transformation du monde créé et incréé ?
Le monde que nos enfants reçoivent n’est-il pas déjà autre,
Avec le terreau où se décomposent obscurément nos idées, nos passions
Et où croissent vers le jour les germes que nous y avons glissés,
Heureusement.