Terres
Terres, je vous ai tant nommées.
Terre blanche des hauteurs,
On te dit battante, sensible,
Mais tu es docile sous le soc.
Comme une aristocrate,
En tes velours, tu accueilles
Le grain, qui te le rend bien.
Terre jaune et lourde des pentes,
Tu es la forte tête, la rebelle.
L’age de la charrue plie
A retourner tes argiles.
A l’abri de tes mottes, pourtant
Se cache une âme nourricière.
Terre noire des fonds
Fruit de la décomposition,
Tu reposes où stagnent les eaux.
Plus que le fer, c’est l’eau et le soleil
Qui t’attendrissent en vue des semis
Que la sécheresse épargnera.
Terres des hommes,
Blanches, jaunes ou noires
Vous portez la couleur de notre peau
Et notre nourriture de demain.
Fragile pellicule de fécondité,
Il faudra beaucoup vous aimer.