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Contenir
Comme la bonde fragile, silencieuse et sereine Face à l’étendue des eaux de l’étang, Contenir devant soi les jours, Avec la vie qui s’y meut, Et la lumière, par dessus Qui danse.
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Lumière
Ils sont heureux Ceux que le jour s’obstine A laisser en eux Un peu plus de lumière le soir Qu’ils n’en avaient au matin.
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L’abeille (haïku)
Ce que la graine Doit à l’abeille, le sait-elle vraiment? Seules les fleurs savent.
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Rose (Haïku)
Un bouton de rose A éclot, tôt, ce matin Pour me saluer.
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Si peu de toi
Si peu de toi dans un grain de lumière. Et pourtant ta trace est reconnaissable, Luisante comme une étoile qui aurait parcouru Un ciel de jais, entre alpha et omega.
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La main de l’homme
La main de l’homme est toute puissante, Mais elle ne fera jamais, Si tant est qu’elle le puisse, Ce que fait le pied.
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Caillou
Pour rendre compte de la beauté du monde, Il suffit de faire parler un caillou sur le chemin. Il dira le plissement des montagnes d’où il a surgit Il dira les roches mères qui l’ont enfanté, L’eau et le vent dont il s’est nourri. Et sa fragilité Où réside...
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Ne te retourne pas
Ne te retourne pas sur le lit défait de la nuit, Tu risquerais de ne pas voir s’ouvrir la main tendre de l’aube, Ni de sentir battre doucement le cœur délicat des violettes, Ni d’entendre le pas du jour s’avancer sans bruit sur la plaine.
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La tâche
« Regarde le matin, nul ne lui donne d’ordre et pourtant chaque jour il se lève » dit un père penché sur le lit de son petit garçon. « Si j’avais une tâche pareille à celle du matin, je me lèverais bien plus volontiers » répond l’enfant, enfoui sous les...
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Grâce
Qu’elle touche la jeune fille, l’artiste, le condamné, le priant ou le commun des mortels, la grâce dénoue le lien de la pesanteur. Quelle créature jetée dans le temps n’aspire à la visite de ce souffle léger ?
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Ce qui nous échappe
Ce qui nous échappe, Est presque toujours Une parole malheureuse, un mauvais geste, Et rarement Une parole heureuse, un bon geste. Notre geôle ne contiendrait elle prisonnière que de mauvaises choses Qui au moindre défaut de surveillance, se feraient...
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Nos histoires
Porte, fenêtre ou sablier, Fleuve, prison ou jardin, Le temps sur lequel se construisent nos histoires N’est jamais que le fruit de notre choix, Allié aux conditions que nous propose le ciel.
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Lignes
Lignes de vie Ligne d’horizon Ligne de fracture Ligne de démarcation Dead line Séparé, le tout reste un.
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Besace
De celle du pèlerin, sortait une maigre pitance, De celle mon père, sortaient faisans, perdreaux et canards De celle de mon fils, j’ai extrait les livres à couvrir pour le collège On ne se nourrit plus comme autrefois dans notre siècle, affamé de con...
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Fils
Ils se tiennent au creux de notre chair, longtemps. Tour à tour tuteurs lorsqu’ils nous tiennent debout Et canifs lorsqu’ils ravivent la plaie, Ils n’en finissent pas d’être nous, Et sont totalement autres.
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Altérité
Renoncer à vouloir que l’autre Soit autrement que ce qu’il est Agisse autrement que ce qu’il fait Parle autrement que ce qu’il dit Conçoive autrement que ce qu’il pense. Sans renoncer à l'autre.
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Avoir raison
Chercher à avoir raison Source de conflit, Quand l’amour obtus de soi prévaut, Source de paix, Quand l’amour de la vérité l’emporte.
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Regards
C ertains matins, Tandis que personne ne s’y attend La tendresse fait irruption dans la rue. Il flotte un parfum chaud et doux. Des plumes s'échappent des fenêtres. Alors, les gens se regardent Non pas pour se dévisager Mais pour s’envisager.
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Advenir
Dans l’espace étroit entre : Comment faire advenir ce à quoi nous aspirons? Et Comment laisser advenir d’elle-même la vie à venir? Se tiennent, serrés, la plupart de nos choix.
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Haiku des épis
Les épis de l’été Seuls, en hiver En bordure de la haie Attendent, stériles
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Légère
Comme la course d’un torrent Comme la brise sur l’eau Comme un duvet d’oie, Comme une caresse, La tentation d’une vie légère, Et puis le JT de 20 heures …
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Rose
Rose de la chair, tendre fille de la vie, Rose de la lave tumultueuse, fille des profondeurs, Rose des ciels de sang, fille d’un soir embrasé, Il est des roses qui ne risquent pas de vous coller des bleus à l’âme.
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Haïku du chêne de Bellejame
Il faut plusieurs bras Pour faire le tour de son tronc Mais le vent seul l’agite
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Avent
Quatre flammes légères à accueillir Au milieu des illuminations Quatre lueurs silencieuses à entretenir Au milieu de l’agitation Quatre fragiles espérances à maintenir Comme une invitation A l’enfance retrouvée
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Aung San Suu kyi
Aussi frêle et vivante que toi, Aussi triste et souriante que toi, Aussi otage et libre que toi, Aussi douce et combattante que toi, Aussi crainte et bafouée que toi, Il n’y a que toi, Chez toi, Assignée, Seule, Debout au milieu du peuple birman qui ploie...