Elévation

Publié le par Denis

Elévation

 

Je sais des chemins aveugles sous l’écorce,

Que la sève emprunte, silencieuse,

Pour se hisser au sommet des arbres,

Guidée par sa seule volonté de nourrir

Jusqu’au dernier bourgeon né au cours de la nuit.

 

Ces chemins n’ont du ciel qu’une vague idée,

Mais ils tendent tous de répondre

A un secret espoir, tapi au creux de l’arbre

En ses racines comme en son feuillage,

Celui de relier la terre et le ciel.

 

Aucun pouls ne bat sur ces chemins

Que parcourt le sang de la terre.

Le flux n’a besoin d’aucun cœur pour s’établir.

Il est pure tension entre le sol profond et le ciel infini

Entre ténèbres et lumière.

 

Tous ces chemins n’ignorent nullement

Participer de cette anagogie végétale,

Ils n’existent que pour canaliser cette force

Que l’arbre emprunte à la terre nourricière

Et restitue en vivante offrande au souffle du vent.

 

 

Il devient l’intime de ces secrètes voies

Celui dont les bras enserrent l’arbre

Et dont l’oreille épouse la rugueuse écorce.

En se fondant à cette lente ascension

Il se sait relié à ces chemins d’élévation.

 

 

 

 

 

 

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