Ronces et lis
Elle n’avait plus que sa rage pour la conduire.
Comme une terre, redevenue sauvage,
Lance ses ronces à qui s’y aventure,
Elle griffait tous ceux qui l’approchaient,
Jusqu’au jour où vint le jardinier
Qui s’appliqua à fouiller jusqu’aux racines.
L’une d’elle, enfoui profondément
Dans le terrain meuble de l’enfance,
Une fois extirpée, la laissa exsangue quelque temps,
Avant que ne monte à nouveau en elle
La sève tendre des lis,
Dont elle avait oublié jusqu’à l’existence.