ASSISE

Publié le par Denis

ASSISE

Comme il est le ciel, 

Il a attendu mon arrivée pour nettoyer tout Assise, faisant tomber un orage d'abord pour récurer les pierres et deux bonnes averses pour rincer les églises, les villas et les rues de la ville. Il en a profité pour régler le thermostat un peu plus bas et alléger l'atmosphère qui est devenue claire comme l'amie de François et transparente comme il devait l'être lui-même à son dieu.
 
Il ne me reste plus qu'à me glisser dans les venelles et à contempler la splendeur d'une ville toute entière consacrée à son saint. 
Fini les pieds douloureux, les insectes qui bourdonnent autour de vous, les fils d'araignées sur le visage, la sueur qui glisse dans le coin des yeux, le slip qui colle à la peau par 36 ° et le sac qui se rappelle à vos hanches et à vos épaules -comme si vous ne saviez pas qu'il est là !- 
fini la foccacia rassie, le fromage fondu, le saucisson visité par les fourmis et l'eau tiède dans la gourde,
fini le souci de savoir où trouver un lit pour le lendemain et une échoppe où acheter de quoi se nourrir en chemin, 
fini le lit de camp dans une salle municipale ou paroissiale  et le lavabo pour tout accommodement, qu'on est malgré tout heureux de rejoindre. 

Mais fini aussi les ciels comme des tableaux magiques, les forêts comme des cathédrales, l’odeur des foins coupés ou celle des chèvrefeuilles, le chant des ruisseaux, distinct de celui des oiseaux, 
fini les fruits cueillis sur l'arbre, la mousse sur la bière à l'arrivée, le sourire avenant de l'hôte du soir qui vous dit merci et vous embrasse lorsque vous repartez, fini les repas pris en commun qui finissent en chansons, 
fini les églises et les chapelles dont les pierres ont chanté avec moi. 
fini les rencontres sur le chemin avec d'autres qui ont longtemps marché ou qui viennent de débuter. 

Comment ne pas le remercier, le ciel, de rester au-dessus de toute cette contingence et de tous ces bonheurs, 
lui qui alterne les jours et les nuits, le soleil et la pluie, le froid et le chaud, nous permettant de vivre tout cela, jusqu'ici, en accord avec la terre qui nous porte. 
Et comment cesser de leur mettre des bâtons dans les roues, les empêchant d'accomplir leur tâche commune pour le bien du vivant.

Publié dans Assise

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A
Mais non Denis pas fini(s) tout ce que tu mets en liste et qui te fait sans cesse repartir ! Un virus c'est un virus. On sait qu'il est là et qu'arrivera le jour où il se réveillera dans tes pieds et dans ta tête ! Merci pour tes partages
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D
Merci Annie pour ta remarque que je ne peux que confirmer.<br /> Mais plus de marche après le 15 juin. Ou alors le chemin de St Olav, en Norvège 😂.<br /> Bises depuis le train du retour.
F
Merci Denis d'avoir partagé cette aventure, cette quête, ce chemin à travers tes textes et tes photos. J'ai hâte que tu repartes pour te lire à nouveau !