Le lavoir

Publié le par Denis

Le lavoir

Des siècles de linges maculés de terre, de gras, de sang ont retrouvé leur blancheur dans ses eaux claires. Des siècles de paroles tantôt acerbes, tantôt crues, tantôt consolatrices ont été déversés sous son toit.

Les salissures comme les paroles, il les a emportées au loin dans le faible courant d'eau qui le traverse.

Aucune tour ne le surmonte. Aucunes moulures n'ornent le linteau de sa porte. A l'intérieur, seule la lumière jouant sur les pierres lui tient lieu de décoration. Rien que du fonctionnel!

Et pourtant, ne méritait-il pas le même égard porté aux autres bâtiments du village, lui qui renouvelle les étoffes et les coeurs.

S'il est resté si simple, à l'écart souvent, posé sur un mince ruisseau, c'est qu'il était avant tout le parlement des femmes, dont la parole ne méritait pas les honneurs, comme celle de Monsieur le curé ou de Monsieur le Maire et de son conseil, femmes dont il a été décrété un jour, mais par qui, que le propre et le sale étaient leur affaire.

Bessy sur Cure, le 14 avril 2016

Ma profonde gratitude à Jean, jacquet en 2002, qui a porté à manger à deux pèlerins affamés, Patrick et moi, dans ce village d'où les commerces ont fui, mais pas l'hospitalité.

Publié dans Compostelle

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C
Hello Denis, nous avons pensé à toi depuis Bourges, sous la pluie... Tu étais un peu plus à l'est donc tu as peut être été épargné ? Quoiqu'il en soit, profite bien de ce voyage!
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S
Cher Denis,<br /> <br /> Comment te remercier de nous faire participer à toutes tes découvertes et à tes réflexions.? Tu nous permets de te suivre sur le chemin tout en nous abreuvant de beautés.<br /> Va !<br /> Je t'embrasse très fort
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D
Grand merci Marie pour ton gentil message. <br /> Dur de faire le choix de la photo du jour. J'ai eu beaucoup de chance avec des ciels lumineux. Hier je n'ai pas pu. Je ne sais pas si c'est une bonne chose d'en mettre deux. Dis moi. Bizs peregrinantes