Les couleurs du peintre

Publié le par Denis

A Mireille.

 

Lorsque le graveur disparait

Et avec elle, sa palette,

Alors  s’en vont les couleurs,

Pour un temps.

Celui de l’adieu.

Le temps d’accompagner le peintre dans son voyage,

De lui en faire voir de toutes les couleurs

Toutes celles qu’elle avait cherchées, imaginées.

  

Et puis elles reviennent, les couleurs,

Dans leur demeure,

Celle où l’artiste dialoguait avec elles

Au milieu des rouleaux d’encre séchée

Du papier, des pigments et des pinceaux.

 

Que vont-elles devenir ?

Qu’allons-nous devenir sans toi, Mireille, la magicienne

Qui savait les sublimer, nous sublimer

Qui savait les écouter, nous écouter

Qui savait créer l’harmonie entre elles, entre nous

 

 

Qu’allons-nous devenir, maintenant que tu es partie

Et que nous n’avons plus que la transparence de tes toiles

Pour nous rappeler ton regard mutin et bon,

A redonner vie aux papiers et aux enfants délaissés,

A défroisser des certitudes, à déployer des rêves.

 

Tu es de l’autre côté

Et tu tiens peut-être la main de l’invisible,

Celui que tu as cherché à nous rendre présent,

De toute ton obstination d’artiste.

 

Il nous reste l’essentiel, une trace, la tienne,

De quoi nourrir notre être confondu de ta perte

Et notre mémoire avide de ta présence.

 

 

 

 

 

                                                              

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